Comment gérer l’imbrication des réglementations applicables ?
Les programmes mixtes, qu’ils soient d’usage type Logements/bureaux/commerces ou de typologie de travaux type réhabilitation/construction neuve, démultiplient les réglementations applicables.
Un champ d’investigations réglementaires qui devient l’exclusivité d’experts lorsque l’on ajoute une exigence de plus en plus prégnante : le volet énergie carbone.
C’est toute la prescience de B27 que d’avoir pressenti dès 2020, que cet aspect allait devenir une priorité de tous les projets en constituant une équipe de 4 spécialistes aujourd’hui en charge d’accompagner les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre dans le labyrinthe des réglementations et des labels environnementaux.
Tour d’horizon avec Soizic Robinet, ingénieure-expert “Energie Carbone“ au sein de B27.
Ayant fait ses armes au sein du bureau d’études en charge projet Renaissance au cœur du triangle d’or à Paris mais aussi attributaire des lots S16 /S17 de l’Ile Seguin à Boulogne, Soizic Robinet est venue rejoindre Jean-Baptiste Ferraud qui montait l’équipe énergie carbone au sein de B27 avec pour mission aussi bien les calculs liés aux réglementations thermiques, que les simulations thermiques dynamiques et évaluations de consommation ou l’analyse du cycle de vie des bâtiments.
« Tout notre travail d’accompagnement des maîtres d’ouvrage comme des maîtres d’œuvre repose sur une très fine connaissance des réglementations applicables et des labels environnementaux très souvent exigés par les utilisateurs » explique Soizic Robinet ingénieure Energie Carbone.
La multiplication des programmes mixtes exige une grande agilité pour concilier des réglementations différentes pour les immeubles neufs et les projets de réhabilitation, et parfois différentes au sein d’un même projet de construction neuf en fonction des usages (logements collectifs, bureaux…)
« Le cas d’école le plus passionnant pour nous, et sans doute le plus stressant pour le MO, étant par exemple un programme de réhabilitation avec une extension neuve, destinée à accueillir des logements, des bureaux, des parkings, des commerces et une crèche ! C’est un cas d’espèce – pas si rare dans les faits –  mais les options d’harmonisation des calculs qu’il pose est réelles. En effet, concrètement la nouvelle réglementation thermique, RE 2020, s’applique à ce jour aux maisons individuelles, aux logements collectifs, aux bureaux et aux établissements d’enseignements primaires et secondaires. Toutes les autres constructions sont encore soumises à la RT2012 jusqu’à l’entrée en vigueur (date non connue à ce jour) de la RE2020 pour ces usages.
Si vous avez un immeuble de logements avec des commerces, comment répartir le poids carbone des infrastructures ou superstructures selon l’usage, sachant qu’à ce jour, le calcul carbone est nécessaire uniquement pour les logements ? De même pour le volet énergie, un calcul distinct sera réalisé sur chaque usage à partir de moteurs de calcul réglementaire. Ainsi, le projet n’aura pas un seul calcul réglementaire et donc un niveau de consommations d’énergie global, mais 2 résultats : un pour chaque usage.
Le même type de questions se pose si vous avez une réhabilitation plus une construction neuve. Sur le programme Renaissance, les hôtels particuliers et le bâtiment nouvellement construit en cœur d’îlot formaient un seul bâtiment, avec des systèmes techniques communs (ventilation, chauffage, refroidissement) mais des réglementations thermiques applicables différentes (RT2012 et RT Existant). Ainsi, pour l’évaluer dans sa globalité, nous avons proposé à notre client de confronter son projet dans son ensemble à la réglementation thermique neuf ainsi qu’au plan climat de la ville de Paris pour ce type de construction.
Au-delà de la simple réglementation thermique, qui a pour but de réduire l’impact énergétique des bâtiments et depuis l’entrée en vigueur de la RE2020, de limiter son impact carbone, beaucoup de maîtres d’ouvrage visent en complément des certifications environnementales, multicritères et transverses ( confort visuel, thermique, acoustique, chantier vert, maintenance…) : les plus connues et les plus répandues sont les certifications HQE, BREEAM, WELL…
« Ces certifications viennent s’ajouter aux réglementations obligatoires et ce labyrinthe réglementaire et normatif qui s’applique devient de plus en plus complexes pour les non-experts », précise Soizic.
Un labyrinthe auquel Soizic est plus qu’habituée puisqu’elle est même désormais accompagnatrice de la démarche Bâtiment durable Bourgogne-France-Comté initiée par l’association Terragilis. Cette démarche, amorcée en région PACA en 2009 pour des raisons évidentes de climatologie propre, a fait des émules dans de nombreuses régions (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Ile-de-France, Bretagne). Elle a une méthodologie moins descendante que les certifications standards et est basée sur une démarche qualité, locale, participative, interprofessionnelle et globale. Soizic s’est formée sur la région BFC et bientôt sur la région Ile-de-France afin d’aider les Maîtres d’ouvrage comme les maîtres d’œuvre en étant directement intégrée à leurs équipes.