Mobilités douces : faire rimer écologie et économie
“Mobilités douces“ : un terme générique pour aborder les enjeux d’aménagements urbains visant le respect de la planète, la sécurité, le partage de la route, le confort des usagers.
Pour tous les élus, ce concept de gestion des flux urbains permet de répondre aux aspirations de plus en plus prégnantes de leurs administrés désireux d’allier simultanément liberté d’aller et venir, écologie, maîtrise des ressources et économie du poste transport dans leur budget.
Dans ce contexte, comment disposer d’une vision globale seule à même de diriger l’action ? C’est ce que nous avons demandé à Adrien Thomas, architecte-urbaniste spécialiste de ces questions au sein d’A26, l’agence d’architecture partenaire de B27.
“L’intégration des spécificités des mobilités douces aux politiques de programmation urbaine ne date pas d’hier“, rappelle Adrien Thomas. “Il n’en demeure pas moins qu’architecte-urbaniste et bureaux d’études spécialisés ont vu se démultiplier, ces dernières années, les dossiers sous le triple effet de la pandémie, d’une prise en compte plus radicale des défis environnementaux et de la nouvelle acuité des enjeux de maîtrise des coûts de l’énergie et des matières premières.
La pandémie a démontré l’attractivité des mobilités douces et a permis un formidable bon en avant de l’assistance électrique dans les mobilités individuelles“.
Les grandes villes ont montré l’exemple d’aménagements urbains plus responsables, mais désormais tous les types de cités initient cette bascule vers des modes de déplacements doux. Les notions de “ville de 15 minutes“, de report modal, de porosité, sont de plus en plus traduits dans les PLU et les orientations techniques que prennent les agglomérations.
Au centre de cette transformation des villes, la programmation urbaine doit intégrer des enjeux parfois contradictoires : confort et sécurité, piétonisation et livraison du dernier kilomètre, recharge électrique et stationnement, préoccupations sociétales et liberté de choix des modes de transports.
“Au-delà de l’ambition écologique, c’est à une révolution des mobilités, qui se traduit par de nouveaux comportements, à laquelle les villes doivent répondre“, poursuit Adrien. “Avec un focus sur le volet économique que cette transformation urbaine implique : économie de ressources énergétiques versus investissements sur des aménagements structurants. Autour de deux questions primordiales challengées par la limitation de la gêne à l’usager : la continuité de parcours et la gestion des conflits.
- Comment gérer les trajets bassin de vie/bassin d’emploi au-delà des 500 mètres ?
- Comment piloter le besoin d’espaces nouveaux pour maîtriser le partage de la route, les nouveaux carrefours, les nouvelles places, les nouvelles voies ?
Autant d’enjeux qui nécessitent une approche globale impliquant des compétences aussi variées que celles des urbanistes, architectes, paysagistes, économistes mais aussi des spécialistes de la gestion des flux, de l’ingénierie VRD, du traitement des sols, des questions hydrauliques ou d’artificialisation ou encore d’ingénierie financière“.
Une palette de compétences que B27 et A26 ont regroupé pour pouvoir répondre à des sollicitations d’élus sur des territoires très diversifiés et des problématiques très variées.
- “Strasbourg a placé très haut son curseur environnemental, cela se traduit par une politique ambitieuse visant à privilégier le vélo “, détaille Adrien. “ Des voies dédiées de 5 mètres de large, des locaux vélos deux fois plus grands, des revêtements de sols luttant contre la chaleur urbaine et assurant l’infiltration des eaux pluviales, une priorité absolue de lutte contre l’artificialisation.
- La ville de Bezons en région parisienne, souhaitait quant à elle, trouver un équilibre entre ses zones industrielles, situées en bord de Seine, et résidentielles situées quant à elles plutôt en cœur de ville. L’enjeu était alors de recréer un accès au fleuve avec un maillage de voies douces impliquant un recalibrage du réseau viaire.
- Saclay ou Igny d’autres villes pour lesquelles nous sommes intervenus récemment avait des enjeux soit de requalification de quartiers peu denses ou vétustes, soit de maillage très fin de l’équilibre piétons/vélos, soit encore d’étalement urbain nécessitant une redéfinition de la gestion des flux urbains impliqués par les nouveaux comportements des habitants quant à leur modes de déplacements“.
Autant de problématiques relevées par le positionnement volontairement multi spécialiste du groupement B27/A26.